Je danse dans une boite close. Pieds gelés sur ce semblant de parquet vernis. Je dérape. Je cris. Toute de bois, sa ne résonne pas. Non, il n'y a aucun écho. Juste moi. Moi dans une boite close. Je n'ai que ma faible ombre décharnée à observer, virevoltant sur les cloisons... ombre, car une fissure laisse entrevoir la paleur de la vie, la vie extérieure. Pas une lueur d'espoir, non, une agression blafarde et inapropriée.
Je danse dans une boite close, ne pensant qu'à des tas de choses, n'oublions rien de ce que je voudrais tellement ignorer. J'ai 16 ans, tout vu, tout connu, tout traversé. Je suis quelqie peu orgueilleuse, sans doute. L'éphémère et traitresse joie, la sourde et continue douleur. Les amères larmes salées. Les prières désespérées tournés vers un Dieu qui est bien égoiste, du haut de mes 9 ans. L'inespéré et maléable Amour. Et cette floue incompréhension, ce vaporeux désarroi, ce sentiment d'avoir été trahie.
Je danse dans une boite close. Personne ne veut me laisser sortir. maman n'est pas là pour soulever le couvercle de ses doigts délicats. Papa ne comprend pas, pourquoi je veux voir la vie.
Je danse dans une boite close. Dehors, tu m'attends. Avec la promesse d'un avenir, avec la certitude du bonheur.
Je danse dans une boite close, triste et désenchantée, pour seules compagnes mes pensées, aussi insupportablement nombreuses soit-elles.
Ouvre moi.
Et bien, j'ai retiré les lacets qui fermait la boite. Le reste, c'est à toi de le faire. Même si le couvercle est lourd, il te faut persévérer. Je pense à toi, ma chère amie. Et j'espère pouvoir ouvrir la boite de pandore ! Sato