• Elle

    Il n'a pas su voir
    Le mal et le désespoir,
    Qui vivait dans son âme,
    Qui depuis bien longtemps,
    Avaient éteint la flamme
    Vivant dans ses yeux...

    Ces rêves qu'il fait chaque nuit,
    Ces cauchemars entêtants,
    Des songes tellement vrais,
    Qu'ils en deviennent obsédants,
    Ne sont-ils pas le reflet,
    De son plus grand regret ?

    Oui car à chaque fois
    Qu'il ferme les yeux,
    C'est son regard qu'il voit,
    S'éloignant du feu
    Pour se perdre dans l'obscurité.

    Le son si familier,
    De sa voix tant aimée,
    Il commence à l'oublier,
    Et à se demander,
    S'il peut ainsi continuer...

    Continuer à vivre,
    Sans elle à ses côtés,
    Sans son parfum qui l'enivre,
    Et ses "je t'aime" doucement chuchotés,
    Qui lui manquent pour survivre.

    Il repense à ses cheveux,
    A sa beauté surnaturelle,
    Et au premier de ses vœux :
    Rester avec elle,
    L'accompagner à jamais.

    Alors il se rend à leur lieu préféré,
    Ce vieux pont de pierres,
    Etant sûr que sauter,
    Le descendra en Enfer,
    Où l'attend sa mortelle aimée.








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  • Toi




    Toi

    C'est ce que j'aime chez toi,
    Ta façon de parler, de ne rien dire,
    De pleurer, de sourire.
    Cette manie de pardonner ou de détruire,
    De jeter pour reconstruire,
    Cette habilité à changer,
    Ou à rester le même,
    La personne qui m'aime.

    Comme dans un livre ouvert,
    Tu as su lire en mon cœur,
    Et nettoyer les pages
    Tachées de douleur.

    Tu as su chasser,
    Les nuages de mon âme,
    Essuyer la tempête,
    Qui régnait dans ma tête.

    Moi qui était damnée,
    Tu as su m'ouvrir les yeux,
    Et grâce à ton arrivée,
    Rendre mon cœur heureux.



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  • À la rencontre du Mouvement Gothique


    Bulles 79
    [Texte intégral]

    Nous sommes souvent interrogés sur le Mouvement Gothique qui peut prêter
    en apparences à certaines confusions avec le satanisme.

    Nous tentons ici de marquer la différence :

    Le monde gothique peut être défini comme un mouvement underground très riche ayant un style musical, des activités artistiques, une esthétique vestimentaire et un état d'esprit. Ils aiment les balades dans des lieux secrets et obscurs ayant une atmosphère sombre comme les cimetières, les soirées dans les catacombes et ils sont fascinés par l'inquiétant, l'étrange, le fantastique, le mysticisme et les tourments de l'esprit. Disciples de Baudelaire, les gothiques ont un goût certain pour la représentation du spleen et les thèmes morbides, pour la mise en scène de la souffrance et la dramatisation des sentiments.

    Il existe des associations, des sites lnternet avec des forums de discussions, des fanzines, des magazines, des boutiques et des disquaires spécialisés ainsi que des lieux où l'on se retrouve entre gothiques : boites de nuit, concerts, soirées, bars, festivals.

    Le mouvement gothique célèbre l'art sous toutes ses formes : la poésie avec Baudelaire, Oscar Wilde, Sade, Lautréamont ; la littérature romantique tels que l'œuvre d'Edgar Alan Poe, Frankenstein de Mary Shelley, Dracula de Bram Stoker ; le cinéma avec Fritz Lang "Nosferatu", David Lynch avec "Eraserhead" et la peinture tels que les œuvres de Dali et Klimt.

    D'un point de vue général, la culture gothique s'inspire largement du romantisme. Les romantiques, à la fin du XVIIIe siècle, s'insurgent contre le rationalisme et le matérialisme ambiants, ils proclament la supériorité du sentiment et de la passion sur la logique froide et impersonnelle et affirment la primauté de l'individu sur le collectif.

    Ils puisent plutôt leur inspiration dans l'Antiquité, le Moyen Age et aussi la légende du vampire. Mais il s'agit d'un vampirisme très allégorique où la relation amoureuse est vécue comme très angoissante, déchirante et fatale.

    Passionnés de musique, les gothiques ont leur style musical où ces influences se retrouvent. Les thèmes abordés dans les textes ont une portée symbolique relative aux problèmes existentiels. Rythmes lourds, ambiance sombre et lugubre, chants plaintifs, les textes sont troublants et profonds. On chante l'amour et les blessures de l'âme, l'existence et ses mystères. Voix graves d'outre-tombe, mélodies romantiques, on murmure ses émotions, son profond pessimisme, ses passions, son désespoir, sa mélancolie et on hurle ses souffrances amoureuses, la séparation, la solitude, l'angoisse et la mort. Ces voix ténébreuses rappellent l'humeur noire qui vient du plus profond de soi.

    La musique gothique traduit les préoccupations de l'âme et ses passions. Elle sait créer une ambiance mystérieuse et inquiétante. Issu du punk, c'est dans le début des années 80 que le mouvement gothique a pris de l'ampleur avec surtout des groupes anglais tels que Virgin Prunes, influencé par l'œuvre d'Antonin Artaud.

    L'esthétique du corps est avant tout une esthétique du macabre. Style froid et déroutant, extravagant et provocant, l'apparence est sévère et sophistiquée. Les gothiques sont très sensibles à l'élégance et à ce que l'image dégage. Leurs tenues sont plutôt raffinées et élaborées. Il existe plusieurs styles vestimentaires :
    -- "le néo-romantisme" avec des vêtements noirs(bordeaux,violets ou même blancs) médiévaux en velours et en dentelles,robes,corsets...
    --Le style "fétichiste ou cyber punk" à tendance SM avec des vêtements en latex et en cuir.
    --Les gothiques modernes avec jeans,jupes,corsets et robes pour les filles,t-shirt,pantalons,sweat pour les mecs.Souvent des chaussurs style Newrock pour hommes et femmes.
    Si les gothiques s'habillent tout en noir c'est que cette couleur évoque l'être dans sa dimension la plus sombre et profonde.

    Tout en rappelant les profondeurs abyssales, c'est-à-dire l'introspection, le noir est la couleur du renoncement à la vanité de ce monde. Il représente la perte sans espoir et marque la mélancolie, le pessimisme et l'affliction. De même, le maquillage est très prononcé : teint pâle, fards à paupières sombres, rouge à lèvres et vernis à ongles noirs. Enfin, toutes sortes de bijoux sont souvent portés : la croix du christ, des bagues et des pendentifs représentant des symboles très significatifs comme, par exemple, le corbeau, souvent porté en boucle d'oreille ou en broche, symbole de l'isolement volontaire et de la solitude, et le squelette de la mort.

    Une harmonie entre l'esthétique du corps et les préoccupations de l'âme s'impose au gothique, soucieux qu'il est d'être cohérent et d'être fidèle à soi-même. L'image du corps, le paraître, l'apparence doivent être en adéquation avec l'être. Car l'image permet l'expression de soi. Ainsi, tout l'être est gothique. Si la musique et le vêtement ont tant d'importance c'est qu'ils permettent d'extérioriser et d'exprimer d'une façon théâtrale et dramatique les blessures de son âme, ses sentiments les plus profonds et ses angoisses face à la vie, à l'amour et à la mort.
    Grâce à la mise en scène et à la mise en avant des affects, les gothiques trouvent un moyen d'apaiser et de contenir leur désillusion, leur angoisse et leurs émotions.
    Dans un questionnement permanent par rapport à l'existence, ils tentent de transformer leur difficulté de vivre : leur tristesse devient belle et ainsi acceptable, elle devient accessible et représentable, elle apporte même du plaisir. Le gothique recherche la fantaisie, l'originalité et la provocation. Il aime se montrer, s'exposer et attirer le regard de l'autre sans crainte de son jugement. Aussi exprime-t-il un rejet par rapport à l'uniformité, aux conventions, à la domination de la norme et affirme son opposition.

    Le gothique revendique sa différence et son indépendance : il conçoit la vie autrement et valorise la liberté individuelle. Profondément désenchanté et déçu, il se désole. Il est consterné face à l'hypocrisie générale des hommes entre eux et par rapport au malaise de notre société. Il prend alors de la distance afin de se dégager d'un système qu'il pense aliénant, désespérant, cruel dans lequel il ne se retrouve pas.

    Il faut éviter toute vision réductrice du mouvement ainsi que la confusion souvent entretenue avec le satanisme et, parfois même, avec les groupes sectaires. Malgré leur goût prononcé pour le morbide et le macabre, les gothiques sont insérés dans la société.
    Ces jeunes adultes investissent à leur façon le monde qui les entoure et savent prendre du plaisir en ayant certaines activités culturelles et en festoyant avec leurs amis. Mais, comme dans tous milieux, il peut y avoir des personnes déviantes ayant des comportements pathologiques. Ainsi, lorsqu'un individu s'isole totalement, il n'a plus de relations avec le monde extérieur, se désintéresse de tout, n'a plus de plaisir et commet des actes qui le mettent en danger tels que automutilations, prise de drogue, tentatives de suicide,on se trouve face à quelqu'un en grande souffrance psychologique ayant besoin d'être aidé.

    Enfin il faut savoir que le mouvement gothique n'est pas un mouvement politique. De même, il n'est pas rattaché à un système de croyance religieuse spécifique. Mais, être gothique n'exclut pas le fait que certains puissent être politisés ou croyants.



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  • Voici des articles sur les goths,les satanistes,les relations existant entre eux et le nazisme. A vous de juger,mais moi franchement je vois pas pourquoi ils mettent les gothiques là-dedans !!




    « Le satanisme qui séduit les jeunes et qui inquiète les pouvoirs publics est aussi l'héritier de toute une tradition de "satanisme symbolique"qui vise à "choquer pour faire tomber les masques" de la société. Il prend de nouveaux visages en flirtant avec le "vampyrisme ou certaines sexualités marginales". Non seulement il cohabite avec des pensées "extrémistes religieuses ou politiques" mais il est désormais passé du domaine religieux au domaine politique. Paul Ariès a enquêté dans cet univers d'ombres où la manipulation côtoie les rumeurs.

    Paul Ariès a essayé d'en comprendre "l'essentiel". Il en conclut que les diverses expressions du satanisme moderne "tendent à s'unifier comme si le satanisme devait, lui aussi « se mondialiser et se globaliser ». Internet y joue un rôle de premier plan et l'on constate que ce courant n'est plus l'apanage du monde occidental mais touche maintenant les mondes musulman et asiatique !

    L'auteur se penche sur le phénomène des jeunes qui se disent satanistes et qui, dans leur ensemble, sont "tout sauf des satanistes". Ils se tournent vers ce courant à défaut d'autre perspective.

    Paul Ariès y voit là une "philosophie du désespoir" et un "nihilisme du pauvre" ! Le danger vient que la société accepte qu'une partie de ses jeunes s'endoctrine ainsi. Les " vraies sectes " n'ont plus qu'à les cueillir ensuite !

    L'auteur déplore enfin que les enseignants ne disposent pas d'éléments qui leur permettent de repérer les jeunes en danger. Il appelle les pouvoirs publics à réagir ... rapidement et d'autant plus qu'il existe une véritable stratégie métaculturelle d'infiltration en direction de la jeunesse de la part de certains mouvements sataniques.

    L'auteur analyse sa culture, portée par un commerce florissant, un environnement qui utilise fréquemment des thèmes pseudo-sataniques et des pratiques particulières des plus "anodines" (tatouages, piercings ...) aux plus extrêmes (jeux vidéos hyper-violents, jeux de rôle ...). Il développe tout l'aspect de la musique satanique, notamment du rock, et révèle qu'Aleister Crowley, gourou de la secte de l'Ordre du Temple d'Orient a été "lancé" dans les milieux du rock anglais par des groupes et des chanteurs tels que les Beatles, les Rolling Stones, David Bowie et Sting !! Il s'attarde sur le (presque) mythe de l'américain Marilyn Manson, personnage qui se livre à toutes les transgressions ainsi que sur le rock satano-viking norvégien qui plonge dans le néo-nazisme.

    "Métastase d'une société malade", le satanisme méritait bien cette étude approfondie. Mine d'informations, de révélations, elle développe tous les aspects de ce courant, fait le tour de tous les personnages qui lui sont liés et décrit plusieurs dizaines de sectes. Voilà qui en fait un véritable ouvrage de référence. »


    Paul Ariès :
    Paul Ariès, politologue, spécialiste reconnu de la question des sectes, a déjà publié Le retour du diable (Editions Golias, 1997), sectes sataniques et extrême-droite ; Déni d'enfance ; les fils de McDo ; La fin des mangeurs. Il est l'auteur de la notice Scientologie dans l'encyclopédie Universalis.

    Courriel de Paul Ariès :
    Le mariage de la « Jihad 666 » et de la « Jihad 88 » : est-ce la faute des jeunes gothiques ? (18 mars 2005)



    France : Le satanisme, marchepied de l'extrême droite

    Libération, 23 Mars 2005 par Elsa EVRARD
    [Texte intégral]


    Des jeunes un peu paumés en quête d'identité se laissent séduire par une forme de folklore.

    Dans son rapport, la Miviludes s'attarde sur un phénomène sectaire nouveau par l'importance de sa diffusion : le satanisme en relation avec les mouvements d'extrême droite. A l'image des récentes profanations de cimetières qui se sont échelonnées sur les six derniers mois. Certaines profanations ont comporté, en effet, des symboles à la fois nazis et satanistes.

    Idéologie :Le mouvement sataniste actuel trouve, en tout cas, son origine dans «l'Eglise de Satan» fondée le 30 avril (jour de la mort d'Hitler) 1966, par Anton LaVey, appelé le Pape noir et auteur de la Bible satanique. Intervient une scission en 1995, lorsque Michael Aquino crée une structure concurrente, le Temple de Seth. Tous les deux s'inspirent néanmoins d'Aleister Crowley qui développa au début du XXe siècle certains rites sanglants.

    Derrière le folklore apparent du satanisme (messes noires, symboles, croix renversées...) se cache une idéologie qui peut être dangereuse quand elle se politise. Pour Jean-Yves Camus, politologue, «la violence du message antichrétien ne peut pas ne pas déboucher sur un certain totalitarisme». Paul Ariès, qui vient de publier Satanisme et vampirisme, le livre noir (1) - un voyage de plusieurs années dans les milieux satanistes -, explique que les idées satanistes apparaissent comme un véritable vivier pour l'extrême droite. Ainsi la «Constitution 35» ou le «révisionnisme pentagonal» sont de vrais programmes politiques et prônent une inégalité naturelle entre les hommes. A titre d'exemple, Ariès cite l'Ordre des 9 angles qui organisent des messes noires avec, sur l'autel, l'ouvrage Mein Kampf, écrit par Hitler.

    La religion est utilisée par les groupuscules d'extrême droite pour masquer leurs idées. «Un jeune ne peut se dire néonazi mais il est bien vu de se dire sataniste.» Selon Paul Ariès, il existe deux profils types de satanistes parmi les jeunes qu'il faut distinguer des gothiques, même si le gothisme (2) est une porte d'entrée privilégiée vers le satanisme : il y a l'adepte de base, souvent un jeune paumé, sans prise sur sa vie ou celle des autres et qui trouve une «béquille identitaire» dans le satanisme en souffrant et faisant souffrir les autres. Plus minoritaire, on trouve aussi l'étudiant d'un certain niveau intellectuel, qui remet en question l'éducation qu'il a reçue et voit dans le satanisme un moyen de provocation.

    En tout cas, pour Paul Ariès, il n'y a aucun doute : «Le développement du satanisme et son rapprochement avec l'extrême droite sont liés à la crise des valeurs.» Et de s'inquiéter de l'attitude des pouvoirs publics qui «pêchent dans leur approche du phénomène, car elles ne se donnent pas les moyens de le combattre».


    Vigilance.

    Il a été en partie entendu. Car pour la Miviludes, il y a urgence à intervenir : ainsi les parents se doivent d'être vigilants, car si un look gothique de leur enfant ne signifie pas danger, il ne faut pas pour autant «nécessairement tout admettre dans ce domaine, car cette attirance pour certaines pratiques peut être une voie dangereuse pour les plus fragiles».

    Les dérives vers des mouvements néonazis sont possibles. La Miviludes dénonce l'accès facile par l'Internet aux sites satanistes, puis par divers liens vers des sites néonazis. «Les groupuscules d'extrême droite exploitent le goût de certains jeunes pour les références nordiques, viriles, pour les attirer dans une mouvance politique d'extrême droite», note la Miviludes.

    Enfin, la musique est un moyen d'accès privilégié. Au-delà du très populaire Marylin Manson, ancien membre de l'Eglise de Satan, le vrai danger, selon la Miviludes, semble résider dans le «Black Metal» scandinave où la musique est utilisée pour professer de véritables idées néonazies, comme on l'entend dans les groupes Enduras, Allerseelen, Scivias, ou Blood Axis.

    (1) Editions Golias.
    (2) Le gothisme est au départ une culture tournée vers le romantisme sombre.




    Le mariage de la « Jihad 666 » et de la « Jihad 88 » :
    Est-ce la faute des jeunes gothiques ?

    Courriel, 18 mars 2005 par Paul Ariès
    [Texte intégral]

    La Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) vient tout juste de rendre public son rapport 2004 qui inquiète à juste titre les militants anti-sectes. Le gouvernement choisit à travers ce rapport de mettre en avant le phénomène satano-gothique.

    Nous sommes bien placés pour savoir que le satanisme représente un véritable danger puisque nous lui avons consacré un ouvrage fin 2004 (satanisme et vampyrisme, le livre noir, Editions Golias). Le satano-gothisme n'est cependant pas le seul danger et sans doute pas davantage le principal. Je crains que le gouvernement n'ait choisi de parler du satano-gothisme pour nous faire oublier qu'il a capitulé face aux grandes sectes américaines sous la pression notamment des Etats-Unis.

    L'objectif de l'ancienne Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS) dirigée par Alain Vivien était (à tort ou à raison) d'avancer vers la dissolution de la scientologie. Est-ce toujours l'objectif ? On peut en douter à voir de quelle manière le rapport fait son possible pour ignorer cette secte. Cette capitulation honteuse de la France dans la lutte anti-sectes vient confirmer les craintes antérieures. Monsieur Raffarin ne se félicitait-il pas dans une lettre au Président de la MIVILUDES que les pouvoirs publics aient cessé de stigmatiser certaines sectes ?(lettre n° 04647 du 1er avril 2004)

    Il est à craindre que les jeunes gothiques ne fassent aujourd'hui les frais de cette démission politique non assumée : le gouvernement n'ose pas dire à l'opinion publique ni aux parlementaires unanimes pour poursuivre la lutte anti-sectes que l'heure n'est plus à défendre nos valeurs face à ces groupes. De la même façon que le gouvernement américain a totalement baissé la garde depuis le 11 septembre face aux mouvements néo-nazis et aux diverses « églises » qui propagent la haine raciale, le gouvernement français a choisi également de regarder ailleurs que du côté des grandes sectes. Ce revirement de la politique française anti-sectes est dangereux car il conduit à sous-estimer gravement le danger sectaire (ce qui lui vaut la colère des associations anti-sectes) et débouche sur une lecture complètement erronée du phénomène sectaire qui ne peut que nous désarmer.

    Les satanistes ne sont pas un cancer sur un corps sain mais les métastases d'une société malade. Notre bonne société a pour ainsi dire les satanistes qu'elle mérite ou mieux encore qu'elle enfante. Pourquoi est-il de bon ton de porter un tee-shirt à l'effigie de Marylin Manson et non plus du Che ? Le danger ne tient pas dans le caractère outrancier des propos ou des tenues des jeunes gothiques mais dans le rapprochement entre les partisans de la « Jihad 666 » («guerre sainte satanique») et ceux de la «Jihad 88» («guerre sainte néo-nazie» : le « h » de Heil Hitler est la 8e lettre de l'alphabet).

    Le succès sur Internet, sur les objets scolaires de nos enfants ou lors de profanations du mot d'ordre « Rahowa » («guerre sainte raciale») ou de la signature «14 mots» (qui signifie «nous devons assurer l'existence de notre race et un futur aux enfants blancs» ) mérite beaucoup plus de vigilance que la confusion trop facile entre satanisme folklorique, gothisme et satano-nazisme. Méfions nous de ne pas trop fantasmer sur les propres fantasmes de ces néo-nazis d'un nouveau genre. On peut rire de ce que le Temple de Set (fondé par Michaël Aquino, alors lieutenant-colonel de l'armée américaine spécialiste de la guerre psychologique et toujours auteur de travaux qui font autorité)organise des pélerinages au Château du Wewelsburg, ce haut-lieu du nazisme où les dignitaires SS organisaient des rituels noirs mais son idéologie anti-égalitaire et anti-humaniste progresse. On peut s'amuser de ce que l'ensemble de la mouvance joue Himmler contre Hitler mais les thèses extrémistes pro-américaines progressent avec des slogans simples « Heil Satan ! Heil Amerika !».

    L'Ordre des Neuf Angles peut également amuser la galerie avec son fameux «Guide du sacrifice humain» mais il organise de véritables « messes noires » en l'honneur de Mein Kampf. La sympathique Eglise de Satan ne joue pas seulement à nous faire peur lorsqu'elle diffuse son programme politique « pentagonal » qui revendique, entre autres choses, la fin de l'égalité, le rétablissement de la peine de mort, le renforcement de l'appareil répressif, la fin des aides sociales, des discriminations positives en faveur des plus forts, la sélection génétique des meilleurs, etc. Cette vision du monde se retrouve au sein des organisations françaises comme l'Ordre Guillaume et la Fédération sataniste de France qui propose par exemple le retour au système des corporations.

    Prenons garde car si un lycéen ne peut plus défendre impunément des thèses néo-nazies, il lui suffit de prendre le masque du satanisme pour pouvoir propager la haine des faibles et le culte des forts. Faut-il s'étonner que les mouvances sataniques cèdent ainsi avec facilité aux vieux démons lorsqu'on sait comment notre bonne société s'accommode très bien d'une violation de ses valeurs ? Sait-on assez que la Bible satanique (vendue à six millions d'exemplaires) écrite par Anton LaVey, est simplement un plagiat des oeuvres de la philosophe romancière Ayn Rand bien connue pour être la « gourelle » de la contre-révolution conservatrice qui balaie depuis plus de vingt ans le monde ?

    « Cessons de diaboliser les jeunes gothiques et osons leur dire franchement que s'ils veulent vraiment mépriser le faible, il n'est pas besoin de rentrer dans une secte, notre bonne société fait cela très bien. Paul Ariès, professeur de science politique et management est l'auteur de «satanisme et vampyrisme, le livre-noir», Editions Golias, 2004 :

    FIN DE L ARTICLE.
    « J'en ai appris des choses sur moi,en 5 minutes de lecture !Je savais pas que j'étais tournée vers le néo-nazisme,tiens donc...ah bah c'est cool j'vais aller éclater la tête de mon ptit frère contre le mur,tiens,puisque je méprise les plus faibles ! Et ce soir jvais au cimetière mais cette fois je profanerai les tombes!Bah merde alors j'fais pas partie d'une secte,vite faut que j'me procure la Bible satanique... »Non mais franchement c'est quoi ces conneries ?!!J'espère que mes parents lisent pas des trucs pareils parce que sinon ils vont flipper grave...J'attends vos commentaires !



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