• 23 :20 . Vendredi soir.
    Une semaine de plus vient de s'écouler. Une difficile et pourtant si rapide semaine...érintante. Monotone. Semblable aux précédentes. Aux suivantes aussi. La quinzième semaine depuis cette annonce. Mais ce n'est que depuis peu que je « réalise »...enfin, non : depuis peu que je suis lassse de tout. Le premier trimestre s'est écoulé si vite, je me suis accrochée. Disons plutot que je ne me suis pas laissé le temps de penser. Mais c'est de plus en plus dur. Chaque jour, chaque heure. Chaque soir, quand je rentre à pied, et que je ne suis pas pressée, car personne ne m'attend. Plus personne n'est là pour me dire des choses aussi simples et banales que « comment était ta journée ? Ton contrôle s'est bien passé ? Peux tu mettre la table s'il te plaît ma chérie ? C'est le bordel dans ta chambre, une fois de plus ! ! Ne me parle pas sur ce ton ! On ira faire du shopping demain si tu veux... »
    Personne. Des placards à moitié vides. Un frigo à la poignée casée. Une télé dont l'enceinte gauche ne sort plus que des basses. Un escalier que je n'aime pas monter. La porte close d'une chambre où je ne veux plus entrer, théâtre du plus horrible cauchemar.
    Une maison vide qui me met désormis mal à l'aise. C'est débile... maintenant, j'ai peur d'arpenter ses couloirs. Peur du noir. Presque jusque dans ma chambre ! Peur irrationnelle injustifiée et tellement présente. Je me sens seule. Vidée. Brisée.
    Alors, je me dis, à quoi bon ? Vivre, pour vivre... « La vie n'en est pas une si on ne l'aime pas ». Alors, que fais je ici ? Sans doute subsiste l'espoir d'un meilleur avenir.... La possibilité de me reconstruire, ailleurs, plus tard.... Me redresser.
    Le lycée. Les amis.
    La fatigue. La solitude.
    L'impression de n'avoir aucun but précis. Je ne suis pas enthousiaste, optimiste, confiante... je suis aspirée par l'angoisse et poignardée par ces rêves un peu trop bleus qui me rendent la vie encore plus noire.
    Ces rêves.... Sont pratiquement tout ce que j'ai. Et encore....je n'ai même pas le contrôle sur eux. Mais ces rêves que je fais éveillée, recroquevillée dans un angle de mon lit, ces rêves dans lesquels tu es là, à mes côtés... dans lesquels je suis une autre, dans un autre espace-temps... j'ai tellement besoin de ça. J'ai tellement besoin de toi. Et tu es si loin ! J'ai tellement mal. A quoi m'accrocher ? de simples chimères ? Encore balayées par le souvenir trop précis d'un de ses moments de désespoir, lorsqu'elle pouvait encore l'exprimer. Sa revient, comme sa, de temps en temps. Difficile de me remémorer les bons moments, mais les plus déchirants m'assaillent étrangement... j'ai mal. J'ai peur. Un poids énorme, et un vide immense. Seule. Seule. Seule. Seule. Seu......
    Les nuits trop courtes, trop sombres, trop douces... la fatigue, le stress, le désespoir... juste un peu et je m'effondre. Comme un château de cartes en plein courant d'air. Ni plus ni moins. Incontrolable, livrée au refus catégorique de mon corps, jeté au sol, crispé et tremblant...
    Tu n'es pas là. Ils ne comprennent pas. Et je m'éteinds peu à peu...malgré les efforts de certains, malgré les belles philosophies... malgré moi.
    J'erre dans ce monde qui semble ne plus répondre à mes attentes, qui semble si compliqué et imprévisible...et je croise tous ces visages qui semblent si lointain, qui semblent évoluer derrière un voile...une dimension autre que la bulle qui m'enserre.

    Je ne veux pas dormir , tu me manques, elle me manque...
    J'ai froid.
    Reviens moi.



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